'Pas d'argent? Pas de miracle! Extrait d'un livre sur le ministère de Benny Hinn

Costi Hinn, le neveu de Benny Hinn, vient de publier un livre sur le fonctionnement du ministère de son oncle auquel il a tourné le dos pour se consacrer à la dénonciation de la fausse doctrine de la prospérité. Voici un extrait.

Les lois de la prospérité

En 1999, Benny Hinn était le prédicateur et le guérisseur par la foi le plus célèbre et le plus controversé au monde. Mais pour moi, il était mon oncle oint que Dieu utilisait pour nous montrer comment vivre une vie de bénédiction et d'abondance. C’était la façon dont Dieu voulait que chacun vive: nous en étions la preuve vivante!

Dans un sermon que j'ai entendu en grandissant, mon oncle nous a appris que si nous voulions que Dieu fasse quelque chose pour nous, nous devions faire quelque chose pour lui. Cela s’appliquait à tout, surtout aux miracles. Chaque fois qu’il était possible, Benny prêchait aux masses que si elles voulaient un miracle pour leur maladie, elles devaient donner de l'argent à Dieu.

Pas d'argent? Pas de miracle!

Donner à Dieu était le secret pour réaliser vos rêves. C'était le secret des promotions au travail. C'était l'accès à notre compte bancaire divin.

Mon oncle a souvent raconté comment il avait liquidé ses dettes en utilisant ce système de croyance. Son beau-père lui avait dit que pour régler ses dettes, il devait payer Dieu. Benny a expliqué qu'une fois qu’il avait vidé son compte bancaire et donné l'argent au ministère, l'argent a commencé à arriver de partout!

Oral Roberts est l’un des héros de l’oncle Benny qui lui a enseigné ce système de croyance, de donner et de recevoir. Il semblait qu'il pouvait ouvrir les fenêtres du ciel et faire pleuvoir des bénédictions sur sa propre vie. C’était une simple transaction monétaire avec Dieu comme banquier.

Roberts avait utilisé ses enseignements sur l'argent et la foi pour sortir de l'obscurité et devenir une célébrité, avant d'aider les autres à faire de même. C’était au tour de mon oncle.

Pendant longtemps, les choses se sont bien passées pour la famille Hinn. Nous étions heureux, en bonne santé et riches. C'était un rêve. Mais inévitablement, la réalité nous a rattrapé à travers des problèmes familiaux, notamment du côté de la famille de ma mère. C’est à ce moment-là que nous sommes passés en mode limitation des dégâts.

Quand j'étais en quatrième année, mon oncle George a reçu un diagnostic de cancer. Il avait été pasteur dans notre église après que mon père l'ait engagé, et je l'appréciais beaucoup. Avec cinq enfants dans la famille, mon oncle George et ma tante Debbie étaient confrontés à un défi de taille.

La situation a empiré. Après une greffe de peau, les meilleurs efforts des médecins et nos prières de guérison, l'oncle George a été victime d'un accident vasculaire cérébral (AVC), ainsi que de problèmes de santé qui ont conduit à son décès. C'était dévastateur.

Dimanche après dimanche, nous avons entendu en chaire: «Dieu nous garantit la guérison! Ayez simplement la foi et Dieu fera tout ce que vous lui demandez. »Tant de gens s'étaient déclarés publiquement guéris à l'église. Tant de gens, mais pas oncle George?

Nous ne voulions que quelques mots d’explications sur la question qui nous hantait tous: Pourquoi n'a-t-il pas été guéri?

Il n’a pas fallu longtemps pour que ma tante Debbie et mes cinq cousins ​​de seconde génération s'éloignent de nous et de l'église. Au fur et à mesure que la situation empirait, d’autres personnes partaient, y compris les frères de ma mère. C'était un exode massif de personnes qui étaient proches de nous.

Cela faisait déjà mal de voir mourir l'oncle George, mais pourquoi toutes ces personnes que j'aimais devaient-elles aussi quitter l'église? Nous étions censés être une famille. Et notre famille était supposée être différente - bénie et ointe.

Bientôt, on nous a donné une explication de la mort de l’oncle George. On nous a expliqué que l'oncle George (et sa famille) devait avoir commis une ou plusieurs des «quatre grandes erreurs», ce qui lui avait fait perdre la guérison qui lui était réservée. Les quatre grandes erreurs, ou une courte liste de raisons pour lesquelles Dieu ne guérit pas les gens, sont à peu près les suivants:

1. Faire une confession négative: utiliser des mots négatifs sur votre condition physique entraverait votre guérison.

2. Traîner autour des personnes négatives: autoriser les paroles négatives des autres à propos de votre condition physique entraverait votre guérison.

3. Ne pas avoir assez de foi: ne pas croire ou donner assez d'argent pour prouver votre foi en la guérison de Dieu.

4. Toucher l’oint du Seigneur: parler contre ou s’opposer à un homme de Dieu qui est oint.

Il s'est avéré, selon l'histoire, que l'oncle George et les personnes de son entourage ont fait ces quatre choses. Surtout, on nous a dit qu'oncle George avait commencé à traîner avec des gens qui parlaient négativement de mon père et de notre église. Notre système de croyance comportait une politique de tolérance zéro pour ce genre de chose.

L’enseignement «Ne pas toucher l’oint du Seigneur» est issu d’un principe biblique observé dans l’Ancien Testament. Dans 1 Samuel 24: 6, le roi David avait refusé une opportunité de d'attaquer et de tuer son ennemi, le roi Saül. Il s’est faufilé dans son antre et a coupé un petit morceau de la tunique du roi Saül. Il l’a ensuite montré comme un signe qu’il ne voulait pas lui faire de mal et qu’il aurait pu le tuer mais ne l’a pas fait. Le principe qui a guidé David était que le roi Saül était toujours un roi oint d’Israël et que ce n’était pas à David de le tuer ou de le «toucher». Selon ce principe de l’Ancien Testament, qui consistait à ne pas tuer les rois, notre église a très sérieusement établi qu’il ne fallait pas toucher l’oint du Seigneur.

L’histoire qui m’a été finalement racontée est que l’oncle George a commencé à jouer au softball le dimanche pour rester actif lors de son combat contre le cancer, ce qui était inadmissible dans notre église légaliste. Lorsque mon père l'a confronté à ce sujet, l'oncle George n'a pas suivi les ordres et lui a peut-être fait savoir le fond de ses pensées.

Et puisque l’oncle George a commencé à fréquenter des personnes négatives qui n'étaient pas impressionnées par mon père, m’a-t-on dit, celles-ci ont corrompu sa vie et lui ont fait perdre la faveur de Dieu. Un jour, alors qu’il jouait au softball, l’oncle George s’est effondré. Les médecins ne pouvaient rien faire pour lui. Il est finalement décédé parce qu’il avait laissé des personnes négatives entrer dans sa chambre d’hôpital et dans sa vie.

C'était la simple explication. Que ce soit vrai ou non, c'était l’explication qu’on a eue.

De nombreuses personnes avaient quitté l’église au cours des années suivantes et, si elles mouraient à n’importe quel moment, elles rejoignaient également la liste de ceux qui étaient morts pour avoir osé toucher l’oint du Seigneur. Cependant, beaucoup d’autres ont choisi de rester, convaincus que la faveur et la protection de Dieu dépendaient de leur présence dans notre ministère.

Costi Hinn (extrait du livre "Dieu, l'Avarice et l’Evangile de la Prospérité") en vente sur Amazon ("God, Greed, and the Prosperity Gospel")