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Amel Lafleur, le Bandit du Secteur Evangélique


"Certains pourraient me qualifier de bandit, je leur répondrais ‘Oui, je le suis’. Chaque secteur a son propre bandit", a fièrement déclaré le pasteur Armel Lafleur en laissant entendre qu’il serait le bandit du secteur évangélique. M. Lafleur, qui est accusé du viol d’un mineur, a fait cette choquante déclaration lors d’un culte le 1er janvier écoulé à l’assemblée qu’il dirige, l’Eglise de la Porte Etroite de Delmas 33 (EDIPE).

 

Lors d’un culte intitulé « Service Cris de Minuit », Pasteur Amel s’en est d’abord pris à la presse haïtienne qu’il accuse notamment de faire circuler de fausses informations à son sujet. « Depuis des années, je les invite à venir me trouver pour leur fournir des informations mais ils ne viennent jamais; ils préfèrent concocter de fausses nouvelles », a-t-il déclarant en indexant particulièrement les journalistes de Radio Caraïbes qui avaient diffusé l’an dernier un reportage choquant au sujet de ce leader religieux controversé. Radio Caraïbes avait notamment révélé qu’Amel Lafleur était accusé de viol sur une adolescente de 16 ans par la famille de celle-ci. La famille de la présumée victime avait confié celle-ci aux bons soins du pasteur et celui-ci en aurait profité pour abuser d’elle. La justice s’était saisie de l’affaire et Amel Lafleur avait confié avoir versé une forte somme à la famille de l’adolescente afin de régler cette embarrassante affaire à l’amiable et "d’avoir la paix". Depuis cette affaire, Amel Lafleur n’a cessé de critiquer les journalistes haïtiens qu’il qualifie de suppôts de Satan.

Pour en revenir au "Service Cris de Minuit", Amel Lafleur a déclaré au cours de ce culte que certains pourraient le qualifier de bandit, ce à quoi il répond « Oui, je le suis », car chaque secteur a son bandit, donc il serait celui du secteur évangélique. Sortant de la bouche d’un pasteur, ce terme bandit choque car un bandit est par définition 1) un individu qui se livre, seul ou en bande, à des attaques à main armée ou un 2) homme malhonnête, sans scrupule (Larousse), ce qui est aux antipodes des valeurs chrétiennes. Ce terme fait aussi écho à une expression employée par l’ancien président haïtien et chanteur de musique populaire, Michel Martelly (Sweet Micky). Ce dernier avait composé une chanson dans laquelle il se qualifiait, lui et sa bande, de "bandits légaux". Amel Lafleur serait-il pour sa part un "bandit chrétien" ?

Il faut dire qu’Amel Lafleur a commis des actes qui relèvent effectivement du banditisme. Il a commis certaines actions qui ne sont pas très angéliques. Par exemple, lors d’un culte à son église, alors qu’il était en état de transe, comme possédé, il a saisi un frère, l’a fait tournoyer pour ensuite le pousser avec violence contre le sol. La tête du frère s’est cognée contre une chaise et le sang a giclé. Ce frère gisait par terre, baignant dans son sang sans personne pour lui venir en aide. Il y avait du sang partout et tout le monde dansait sans s’en préoccuper. Une scène macabre.

Une autre fois, pasteur Amel Lafleur, voulant sanctionner des brebis galeuses de son église, a fait appeler celles-ci (c’était deux jeunes femmes) par devant l’assemblée. Devant des centaines de personnes présentes, des caméras de télévision (M. Lafleur possède une chaine de télévision qui diffuse ses cultes en direct en Haïti), le pasteur se mettait à énumérer publiquement les péchés de ces demoiselles qui s’étaient notamment livrées à l’impudicité avant le mariage. « La sœur Unetelle est désobéissante, rebelle, elle a commis l’impudicité avec des hommes et des femmes ; elle est suspendue pour une durée interminée », a déclaré le pasteur au sujet de l’une de ces jeunes femmes pendant ce culte qui était aussi retransmis sur Facebook et YouTube ; une véritable crucifixion en direct pour la jeune femme en question. Quant à l’autre jeune femme qui « ne couchait qu’avec des hommes », elle était aussi sanctionnée.

Cette manière de procéder avait indigné plus d’un et, se rendant compte de son erreur, Amel Lafleur a plus tard précisé qu’il a dû avoir recours à cette mesure extrême après une dizaine de rencontres avec les fautives. Celles-ci ne voulant pas se repentir, il a dû les avilir publiquement pour les porter à changer. Une mesure qui, selon certains observateurs, est non seulement non biblique mais inefficace. "La Bible ne dit pas d’avilir des pécheurs à la télévision et sur l’Internet ; cela pourrait avoir l’inverse de l’effet escompté, certains pourraient quitter l’église définitivement", a indiqué un internaute. D’autre part, a ajouté un autre, ces genres de cas délicats devraient se régler à l’interne et non sur la place publique.

Par ailleurs, Amel Lafleur, que certains qualifient d’orgueilleux et d’arrogant, entretient de très mauvais mauvais rapport avec le secteur évangélique haïtien. Ses sermons enflammés sont surtout connus pour leur verve à critiquer les autres ministères et pasteurs que M. Lafleur qualifie de faux leaders, entre autres.

Amel Lafleur se définit comme le bandit du secteur évangélique, mais on se demande s’il n’est pas un bandit tout court.

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