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Un neveu de Benny Hinn rejette l'Evangile de Prospérité


Par Costi Hinn

Costi Hinn, l’un des neveux de Benny Hinn, a claqué la porte de l’Evangile dite de prospérité pour embrasser l’Evangile de Jésus-Christ. Dans un billet publié en anglais sur le site web évangélique Christianity Today, il explique les raisons de son départ du ministère « gourmand » et « manipulateur » de son oncle dont il qualifie l’empire familial de mafia. Il révèle comment les tenants de l’Evangile de prospérité mènent la grande vie, voyageant en jet privé, faisant du shopping dans les magasins de luxe, séjournant dans les suites royales d’hôtels cinq étoiles, côtoyant des célébrités, passant des vacances dans des destinations de rêve, tout cela au nom de Jésus. Costi révèle aussi que l’Évangile de prospérité n’a rien à voir avec celle que les Apôtres prêchaient. Lisons-le plutôt.

 « Il y a presque 15 ans, sur un rivage aux abords d'Athènes, en Grèce, je me sentais confiant dans ma relation avec le Seigneur et la trajectoire de mon ministère. Je voyageais autour du monde sur un jet privé Gulfstream, "faisant l’évangile" et profitant de tout le luxe que l’argent pouvait offrir. Après un vol confortable et mon plat préféré (lasagnes) préparé par notre chef personnel, nous nous sommes préparés pour un voyage ministériel en nous reposant au Grand Resort Lagonissi. Dans ma propre villa avec une vue plongeante sur l'océan, une piscine privée et plus de 2 000 pieds carrés d'espace habitable, je me suis perché sur les rochers surplombant le rivage et je me suis réjoui de la vie que je menais. Après tout, je servais Jésus-Christ et vivais la vie abondante qu'il avait promise.

 J’étais loin de me douter que ce littoral faisait partie de la mer Égée - celle où l’apôtre Paul avait jadis navigué tout en répandant l’évangile de Jésus-Christ. Il n’y avait qu’un seul problème: nous ne prêchions pas le même évangile que Paul.

Style de vie luxueux

Appartenir à l’empire familial de Hinn, c’était comme appartenir à un hybride de la famille royale et de la mafia. Notre mode de vie était somptueux, notre loyauté était exigée, et notre version de l'évangile était celle d’une grande entreprise. Bien que Jésus-Christ faisait encore partie de notre évangile, il était davantage un génie magique que le Roi des Rois. En frottant sa lampe dans le bon sens - en donnant de l'argent et en ayant assez de foi – on débloquait notre héritage spirituel. L’objectif de Dieu n'était pas sa gloire mais notre gain. Sa grâce n'était pas de nous libérer du péché, mais de nous rendre riches. La vie abondante qu'il offrait n'était pas dans l’éternité, mais c'était maintenant. Nous avions vécu l'évangile de la prospérité.

Mon père dirigeait une petite église à Vancouver, en Colombie-Britannique. Pendant mon adolescence, il voyageait presque deux fois par mois avec mon oncle, Benny Hinn. La théologie de la prospérité payait incroyablement bien. Nous vivions dans un manoir de 10 000 pieds carrés gardé par un portail sécurisé ; nous conduisions des Mercedes Benz, passions des vacances dans des destinations exotiques et faisions du shopping dans magasins les plus dispendieux. En plus, nous avions acheté une maison de 2 millions de dollars à Dana Point, en Californie, où un autre Benz avait rejoint la flotte. Nous avions été abondamment bénis.

Tout au long de ces années, nous avions fait face à d'innombrables critiques à la fois de l'intérieur et de l'extérieur de l'église. Dateline NBC, The Fifth Estate (un programme d'information canadien), et d'autres émissions télévisées ont investigué notre fortune. Des leaders ministériels bien connus ont pris la voie des ondes pour alerter les gens au sujet de nos enseignements, et les pasteurs locaux ont dit à leurs fidèles de ne pas s’approcher d’un espace occupé par un «Hinn». À l'époque, je croyais que nous étions persécutés comme Jésus et Paul et que nos critiques étaient simplement jaloux de nos bénédictions.

Dans la famille, nous ne tolérions pas les critiques. Un jour, j'ai demandé à mon père si nous pouvions guérir une camarade de classe qui avait perdu ses cheveux en raison du cancer. Il a répondu que nous devrions prier pour elle à la maison plutôt que d’aller la guérir. Je me alors suis dit: Ne devrions-nous pas faire ce que les apôtres faisaient si nous avions le même don qu’eux? À ce moment-là, je n'ai pas questionné notre capacité à guérir, mais j’ai commencé à avoir des doutes au sujet de nos motifs. Nous ne faisions des guérisons que dans les grandes croisades où la musique créait une certaine atmosphère, où l'argent coulait à flot et où les gens nous abordait avec la «bonne» quantité de foi.

D'autres doutes surgissaient. Qu'en est-il des tentatives de guérison infructueuses? J'ai appris que c'était la faute du malade qui doutait de Dieu. Pourquoi parlions-nous en langues sans interprétation? "N’attristes pas l'Esprit", m'a-t-on dit. "Il peut faire ce qu'il veut". Pourquoi la plupart de nos prophéties contredisent-elles la Bible? "N’enferme pas Dieu dans une boîte." Malgré ces questions que j’avais, je faisais toujours confiance à ma famille à cause du grand succès que nous avions eu. Des dizaines de milliers de personnes nous suivaient, des millions remplissaient les stades chaque année pour entendre mon oncle. Nous avions soigné les malades, accompli des miracles, nous côtoyions des célébrités, et nous étions incroyablement riches. Dieu devait être de notre côté!

Avant d'aller à l’université, j'ai pris une année sabbatique pour rejoindre le ministère de Benny Hinn et y travailler comme «attrapeur» (quelqu'un qui attrape les personnes qui sont «frappées par l'esprit») et assistant personnel. C'était un rite de passage dans ma famille, car presque tous les neveux de Benny travaillaient pour lui à un moment donné. C'était une démonstration de loyauté et de reconnaissance. Cette année-là, c’était une tournée de luxe vertigineuse: des suites royales à $25 000 la nuit à Dubaï, des stations balnéaires en Grèce, des visites dans les Alpes suisses, des villas sur le lac de Côme en Italie, de longues siestes sur la côte dorée d'Australie, du shopping à Harrods en Londres, et de nombreux voyages en Israël, à Hawaï et partout dans le monde. Le salaire était génial, nous voyagions sur notre propre jet privé Gulfstream, et j'ai acheté des costumes personnalisés. Tout ce que j'avais à faire était d'attraper des gens qui tombaient et d’avoir l’air spirituel!

Un verset qui a changé ma vie

Après avoir terminé mes études et rentré chez moi, j'ai rencontré ma femme Christyne. Je n'avais aucune idée que Dieu l'utiliserait pour m’amener au salut. En fait, ma famille et moi étions nerveux parce qu'elle ne parlait pas en langues. Nous étions décidés à résoudre ce problème en l'amenant à l’une des croisades de Benny, mais rien ne s'était passé. Ensuite, elle a assisté à un service à mon église à Vancouver, mais cela ne fonctionnait pas non plus. Enfin, elle a reçu un coaching lors d'une conférence de la jeunesse, mais elle ne pouvait prononcer que quelques syllabes. Je pensais vraiment ne jamais pouvoir l'épouser à moins que quelque chose ne change.

Un jour, elle a souligné un verset que je n'avais jamais vu: 1 Corinthiens 12:30 ("Tous ont-ils le don des miracles? Tous ont-ils le don des guérisons? Tous parlent-ils en langues? Tous interprètent-ils?"). J'ai été profondément ébranlée. C’était clair comme du cristal, tout le monde n’avait pas le don de parler en langues. Bientôt, l'effet domino avait commencé. D'autres croyances bien ancrées en moi ne passaient pas le test biblique. Je ne croyais plus que le dessein de Dieu était de me rendre heureux, en santé et riche. Au lieu de cela, j'ai vu qu'il voulait que je vive pour lui sans égard à ce que je pourrais obtenir de lui.

Alors que j’essayais de prendre mes distances du ministère, j'ai reçu un appel d'un ami pasteur qui planifiait d'implanter une église en Californie. Il m'offrait un poste de pasteur de jeunesse à temps partiel. Cela me semblait être un endroit parfait pour apprendre et grandir. Alors Christyne et moi avions déménagé et avions fait un pas de foi en tant que jeunes mariés.

Peu de temps après avoir rejoint le staff, Dieu a fait sauter mon système de fausse croyance, et la vérité a éclaté comme une vague de grâce. L'une de mes premières prédications était Jean 5: 1-17: la guérison à Bethesda. Pendant que j'ai étudié pour le sermon, mon ami pasteur m'a donné un coup de main. Alors le Saint-Esprit a pris le dessus. Le passage a montré que Jésus avait guéri un homme au milieu d'une multitude, l'homme ne savait pas qui était Jésus, et l'homme avait été guéri instantanément!

Cela a laissé trois de mes précieuses croyances en lambeaux. Est-ce toujours la volonté de Dieu de guérir ? Non, Jésus a seulement guéri un homme parmi la multitude. Dieu ne guérit-il les gens que s’ils ont assez de foi ? Non, cet homme paralysé ne savait même pas qui était Jésus (et encore moins, avait foi en lui). La guérison ne nécessite-t-elle pas un guérisseur oint, une musique spéciale et des offrandes ? Non, Jésus a guéri instantanément avec une simple commande. J’ai pleuré amèrement pour ma participation à la manipulation de ce ministère « gourmand », et pour ma vie de faux enseignements et croyances, et j’ai remercié Dieu pour sa miséricorde et sa grâce par Jésus-Christ. Mes yeux étaient complètement ouverts.

Je suis reconnaissant que ma femme ait voulu remettre en question mon insistance à parler en langues et que mon pasteur m’aimait assez pour me faire sortir de la confusion de l'évangile de la prospérité. J'ai vu comment Dieu utilise l'évangélisation et la formation des disciples pour transformer les âmes perdues en saints retrouvés. La plus grande capacité du chrétien est sa disponibilité. Lorsque le peuple de Dieu est prêt à franchir un pas de foi et à dire la vérité dans l'amour, les vies se transforment et Dieu est glorifié. Vous ne savez jamais qui il pourrait sauver par votre fidélité ».

Pasteur Costi Hinn

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